Jean ARTUS (SS-Frw. Obersturmführer)

Jean Henri Artus est né le 4 avril 1916 à Blaye (département de la Gironde). Il étudie les sciences politiques à Paris. Il obtient son brevet de préparation militaire supérieure, et part ensuite pour l'école d'officiers de réserve le 15 octobre 1938. Quand la guerre éclate, il est commissionné aspirant au 24ème Bataillon de Chasseurs Alpins, puis est nommé sous-lieutenant de réserve, le 10 octobre 1939. Jean Artus fait partie du Corps franc de Joseph Darnand, durant la « drôle de guerre » . Il est décoré de la Croix de guerre avec une citation à l'ordre de la division. Démobilisé le 15 novembre 19402, il retourne à son métier d'inspecteur des finances.
Chef du Centre Ouest du SOL des Alpes-Maritimes à partir de mai 1942, il prend en sus la direction du Centre Montagne à partir du 24 juin 19423. Artus est nommé chef départemental-adjoint du SOL des Alpes-Maritimes le 1er septembre 1942. Il garde ce même poste au sein de la Milice Française4. Il suit un stage de trois semaines à Uriage, et revient à Nice vers le 25 avril 1943. Artus quitte les Alpes-Maritimes courant mai 1943 pour devenir instructeur à l'école des cadres d' Uriage5. Il s'engage à la Waffen-SS avec une dizaine d'autres chefs miliciens, le 11 octobre 19436.
Artus fait partie de la promotion d'officiers français envoyée à l'école d'officiers SS de Bad Tölz, de janvier à mars 1944, dont il sort Untersturmführer. On lui confie le commandement de la 2ème compagnie de la Sturmbrigade. Mais peu avant le départ du Ier Bataillon de la Sturmbrigade pour le front,  Pierre Cance lui demande de devenir l'adjoint du Sturmbannführer Gamory-Dubourdeau, comme commandeur du IIème Bataillon de la Sturmbrigade, alors en cours de création. Bien que déçu de devoir resté en arrière, Artus suit les ordres de son supérieur.
Au sein de la « Charlemagne », Artus sert comme adjudant-major du Waffen-Grenadier-Regiment der SS 57. Il est tué dans la nuit du 24 au 25 février 19457, alors qu'il se trouvait avec le second bataillon du régiment SS 57. Condamné à mort par contumace par la Cour de justice de Haute-Garonne le 15 janvier 19458.

1 Grade à l'entrée de Bad Tölz.
2 Il avait fait prisonnier en juin 1940.
3 Les deux Centres fusionnent pour devenir le Centre Ouest-Montagne.
4   Le document le plus récent le mentionnant à ce poste date du 25 mars 1943.
5 Il se trouvait déjà à Uriage en mai-juin 1943 (source : correspondance avec Eric Lefèvre).
6 Même si, sur le personalakte des chefs miliciens, la date d'engagement (incorporation?) est le 18 octobre 1943.
7 Par des tirs de barrage, venant probablement de la 9ème compagnie de l' Hstuf. Robert Roy. Ce dernier était non informé de la présence d'une patrouille très proche de l'ennemi.
   Selon Jean Mabire, Artus aurait périt écrasé sous un char qu'il tentait d'attaquer au panzerfaust (qui n'avait pas fonctionné au dernier moment). La version de Mabire est contredite par divers témoignages, dont celui de Maurice Comte.
8 Artus a été jugé à Toulouse car pour la Justice il résidait à Castres. En vérité, seuls son père (contrôleur des contributions directes) et son frère (greffe de paix à Castres) habitaient cette ville.