Paul YOUNG (Chef régional du MSR de Bordeaux ; Inspecteur du 2ème Service de la Milice Française de la Gironde)

Paul Guillaume Marie Joseph Paul Francis Young est né le 3 février 1892 à Bordeaux (département de la Gironde). Après ses études secondaires il part en Angleterre dans des familles d'acceuil, se perfectionner en langue. Engagé dans l'armée en 1911 pour trois ans, il rempile en 1914. Blessé et fait prisonnier en juin 1918 dans l'Aisne. Démobilisé en août 1919. Il joue dans des orchestres de café à Paris, puis achète en 1925 un fonds de commerce de vins et liqueurs au 20 rue Dauphiné, à Bordeaux.
Membre du RNP, il passe au MSR au moment de la scission. Devient chef régional du MSR de Bordeaux (faisant office de chef départemental) en mai 1942, à la démission de Fourcade. Le MSR ne garde alors qu'une poignée de membres, dont Lucien Dehan, le grand ami de Young, qui l'héberge souvent à titre gracieux. La permanence est transférée à son domicile à partir de ce moment. Dès 1941, Young reçoit à son domicile (20 rue Dauphiné) et à sa table des Allemands, officiers ou non, et quantité de collaborateurs de la ville, faisant la fête à toute heure. Ses affaires de négociant en vins reprennent de la vigueur, alors qu'elles périclitaient avant 1940. Dès cette époque il accompagne Dehan dans ses missions au sein du Commissariat aux questions juives, mettant sa voiture à disposition.
Adhère à la Milice peu après sa création, et devient inspecteur du 2ème Service, chargé d'accompagner et de conduire les chefs Dehan et Duclos durant les opérations. Le 10 août il procède (avec Guilbaud et un certain De Taillac) à des arrestations au Bar Bayonnais. Le 14 août, Young organise son départ, déménageant un maximum de bouteilles et d'affaires de sa cave, avec plusieurs miliciens montant la garde devant chez lui. En Allemagne il sera travailleur à Schongau, employé chez un maraicher. Hospitalisé du 2 novembre au 15 décembre 1944 (pour crise cardiaque). A sa sortie il trouve un emploi dans un laboratoire de photographie. Il quitte Schongau avec sa famille le 26 avril 1945. Il gagne Insbruck en compagnie de Dehan, Beyrand, Lacouture et quelques autres. Ils passent la frontière suisse, se faisant passer pour des travailleurs requis. Arrêté à Annemasse le 10 mai 1945 par le service du contrôle des rapatriés, avec sa femme et sa fille. Après un séjour à Lyon, il est transféré au fort du Hâ le 2 juillet.
Jugé le 7 septembre 1945 par la Cour de justice de Gironde, condamné à sept ans de travaux forcés, cinq ans d'interdiction de séjour et la dégradation nationale à vie.
Décédé le 8 janvier 1967.


Carnet de travailleur :